Une montée de lait concernant le sport, le sexisme et l’inégalité: pourquoi nous basons-nous sur de vieux préjugés non fondés pour diviser le sport entre sexes ?

Frédérique Paul

Mes intentions ici sont de vous faire comprendre à quel point il est absurde que les femmes soient victimes de sexisme dans les sports, encore aujourd’hui en 2020. Car depuis le début des temps, les femmes ont été victimes d’inégalité et de sexisme dans les sports, en commençant par dans leurs familles, mais aussi à l’école.

Chaque femme ayant eu un grand frère peut témoigner du bonheur de leur papa à apprendre au frère à jouer tous les sports imaginables, sans pour autant se préoccuper de sa petite fille. Déjà à un jeune âge, dû à de vieux stéréotypes, les parents mettent souvent leurs espoirs sportifs dans l’enfant garçon sans penser à l’enfant fille, qui pourtant à cet âge n’a aucune différence avec un garçon.

Ensuite, l’école commence et c’est encore pire : le gouvernement s’est dit qu’il serait bien de décourager les petites filles dès leur entrée à l’école en établissant des standards féminin et masculin différents dans les cours d’éducation physique. C’est du sexisme pur, car c’est dire à des petites filles qu’elles n’ont même pas le droit d’essayer d’en faire autant que les garçons, car quelqu’un a décidé qu’elles n’en seraient pas capables. C’est une attitude d’après moi extrêmement dégradante. On nous donne moins d’opportunités qu’aux hommes sous prétexte dès le départ que nous n’en valons pas la peine! C’est absurde, tout simplement. Surtout, nous savons tous que les filles atteignent la puberté, et donc la maturité physique, bien avant les garçons, alors en fait ça devrait être le contraire, les filles devraient avoir des standards sportifs plus élevés plus tôt dans leur éducation jusqu’à ce que les garçons puissent venir les rejoindre quelques années plus tard lorsqu’ils se seront assez développés.

Un peu plus tard dans leur vie, des athlètes féminines qui auront su percer professionnellement, malgré les milliers d’obstacles que l’inégalité et le sexisme leur auront fait vivre, seront encore confrontées à des problèmes. Quelques exemples : au basketball, les hommes ont la chance de jouer 8 minutes de plus que les femmes,  et au tennis lors des tournois du Grand Chelem, les hommes peuvent jouer 2 manches complètes de plus que les femmes. Où est la logique derrière ces différences? Les ligues disent directement aux femmes athlètes : même si tu as atteint le niveau professionnel, nous voulons nous assurer que tu ne pourras jamais vraiment dire que tu es aussi talentueuse qu’un homme, car on ne te permet pas d’expérimenter le même temps de jeu que tes confrères masculins. Il y a aussi la situation qui sépare les sexes pour ne pas qu’ils jouent l’un contre l’autre pour s’assurer que l’orgueil des joueurs masculins ne soit pas abimé s’ils avaient à perdre contre des femmes. Est-ce que les gens croient vraiment que les hommes ont des capacités supérieures aux femmes pour lancer des fléchettes ou des boules de bowling ? J’espère que non. Rien ne justifie le dénigrement que les femmes vivent dans les sports.

Je finirai en énumérant quelques exemples d’événements où les athlètes féminines ont donné une volée à leurs adversaires masculins. En 1973, Billie Jean King et Bobby Rings se sont affrontés pour le premier match professionnel de tennis unisexe, et Billie Jean King a gagné le match en 3 manches. La plus jeune personne à avoir remporté un tournoi de la PGA (golf) est une femme, Lexi Thomson, qui a réalisé l’exploit à l’âge de 16 ans. Ensuite, il y a Jackie Tonawanda qui a « knocked out » le boxeur Larry Rodania en seulement 2 rounds lors d’un match au Madison Square Garden. Finalement, il y a eu la lanceuse de 16 ans, Jackie Mitchell, qui lors d’une partie amicale de baseball a affronté les Yankees en 1931 et qui a effectué des retraits contre deux légendes de ce sport, Babe Ruth et Lou Gehrid.

En conclusion, imaginez ce dont les femmes seraient capables si dès le début elles avaient les mêmes opportunités et conditions d’entrainement que les hommes dans le monde du sport. Qu’arriverait-il ? Nous serions de grandes championnes mondiales, car nous le sommes déjà et nous avons d’énormes désavantages.

Quelques sources à consulter pour en savoir plus.

Emily, Zemler (14 août 2017). « 12 times females athletes compete against men–and won ». https://www.elle.com/culture/g30119/female-athletes-who-won-against-men/?slide=10

John, Brenkus. TED talk (Janvier 2018). « Why boys and girls should play together in sports » https://www.ted.com/talks/john_brenkus_why_girls_and_boys_should_play_sports_together