Notre peur de l’inconnu

Marie-Zia Dubord-Christin

Le genre est une grande partie de l’identité d’une personne. Et avec cela viennent les attentes de la société vis-à-vis ce genre… et la menace de devoir affronter de l’hétérosexisme ou du cissexisme. Quelques réflexions sur le sujet.

L’hétérosexisme, c’est quand l’hétérosexualité est considérée comme « normale », et que toutes les autres formes d’orientation sexuelle n’ont pas la même importance, sont jugées inférieures par rapport à l’hétérosexualité. À titre d’exemple d’une pratique hétérosexiste, prenons un couple homosexuel récemment marié et économiquement stable qui décide d’adopter un enfant, mais à qui on annonce que les parents hétérosexuels auront priorité sur eux et qu’ils sont donc inscrits sur une longue liste d’attente. C’est injuste, car ils sont victimes de discrimination uniquement en raison de leur orientation sexuelle.

Le cissexisme est une approche qui présente comme supérieure toute identité reposant sur une désignation stricte du genre à partir des attributs physiques de la personne à la naissance. Cela se révèle donc discriminatoire envers les personnes transgenres et non binaires. Une politique qui pourrait être considérée comme cisexiste en serait une où certains documents à remplir pour avoir accès à de l’aide financière ne présenteraient que l’option de l’homme ou de la femme parmi les désignations identitaires. On pourrait ainsi imaginer une personne née avec des organes génitaux masculins expliquer à une autorité préférer le pronom « elle » pour l’identifier, mais l’autorité décide d’ignorer la demande et utilise le pronom « il » à plusieurs reprises lorsqu’il parle à cette personne.

Mais pourquoi ce type de résistance persiste-t-il ? Parce que la peur de l’inconnu et de l’acceptation d’autrui que beaucoup d’entre nous vivent peut être éprouvante. Souvent, nous sommes prompts à juger tout ce qui est nouveau et étranger. Je pense que la majorité de notre population n’est pas informée des différentes identités sexuelles autres que le masculin et le féminin. Personnellement, quand j’étais enfant, je n’avais aucune idée que cela existait. C’était un sujet tabou et caché aux enfants, jamais on ne parlait d’une telle option. Maintenant que c’est plus répandu dans notre société, nous n’avons quand même pas beaucoup de connaissances à ce sujet faute que l’information circule dans les écoles ou au sein des institutions publiques. Le malheur, c’est que la peur de l’inconnu pour beaucoup peut parfois entraîner de la violence. Notre incapacité à comprendre pleinement quelque chose crée la peur et invite à la violence.