Sarah Martel
La semaine dernière, du lundi 29 avril au jeudi 2 mai, se tenait la semaine de la presse et des médias au Cégep de l’Assomption. Cet événement est organisé à travers le Québec par la Fédération professionnelle des journalistes du Québec. Des activités ont eu lieu partout dans les médias et dans les écoles de la province. Fait intéressant, le Cégep de l’Assomption était la seule institution collégiale à tenir la semaine de la presse et des médias cette année ! Pour cet événement, il y avait plusieurs conférences en ce qui a trait à cet univers, notamment une donnée le lundi le 29 avril sur la liberté de la presse par Colette Brin, professeure à l’université Laval. J’y ai assistée, dans le cadre d’un cours, et l’ai trouvée éclairante et intéressante sur ce sujet. Madame Brin a parlé du journalisme et de la liberté de la presse, du journalisme au Québec, de la condition de la liberté d’expression dans différent pays, etc. Aussi, il y avait une conférence sur la couverture de grands procès, sur le journalisme en milieu numérique, sur la couverture du Moyen-Orient, etc. Bref, un beau programme. J’ai moi-même assisté à deux autres conférences et cet article fera le compte rendu de celles-ci.
La première était donnée par Agnès Gruda, qui a 20 ans d’expérience dans la chronique d’opinion et qui travaille au journal La Presse depuis 1986. Le sujet de la conférence était de parler de la chronique d’opinion, mais plus précisément de ce qui a trait au moyen d’en faire une efficacement. Notamment, il faut vérifier les faits du sujet pour ne pas écrire n’importe quoi et il faut évidemment respecter un cadre journalistique. Aussi, si un journaliste fait une chronique sur la condition des homosexuels dans un autre pays et qu’il contacte des gens de cette communauté, il doit absolument nommer les personnes interviewées, car sinon il aura moins de crédibilité. Aussi, Agnès Gruda donnait des trucs pour se préparer à un reportage à l’étranger. Par exemple, il faut demander un Visa touristique, car ce ne sont pas tous les pays qui offrent un visa pour les journalistes. Il faut aussi contacter des personnes du pays en question, des personnes d’une communauté, choisir les angles du reportage, etc. Cette conférence était intéressante aussi car Mme Gruda a partagé quelques expériences de travail. Par exemple, elle a déjà reçu un don de 3000 dollars de la part de lecteurs, à la suite d’un reportage, pour aider une famille haïtienne à se construire une maison. Aussi, elle a demandé à quelques journalistes de La Presse de partager, par courriel, ce qu’ils aimaient et ce qu’ils aimaient moins de la chronique d’opinion, puis elle nous a partagé certaines de leurs réponses. Par exemple, Patrick Lagacé apprécie la liberté d’écriture au « Je » et la possibilité qu’offre ce genre journalistique, tandis qu’il aime moins les courriels haineux qu’un journaliste peut recevoir.
La deuxième conférence a été donné par Michel Jean. Monsieur Jean a été chef d’antenne, animateur, reporter et il est auteur de huit romans. Cette conférence était aussi très intéressante, car le conférencier a partagé les moments les plus marquants de sa carrière, soit le 11 septembre, où il a été le premier reporter canadien sur les lieux, et lorsqu’il a été pris dans une fusillade en Haïti. Aussi, il a été le premier à couvrir les Nations Unies en Irak. Il donnait également certains trucs pour l’écriture, autre élément intéressant. Par exemple, on doit choisir des sujets qui nous intéressent pour écrire une histoire. Aussi, il nous partageait que l’écriture journalistique à la télévision était différente de l’écriture littéraire : en journalisme, on doit être moins descriptif, en raison des images, et on doit éviter de ne pas trop répéter les verbes « avoir » et « être ». Monsieur Jean a aussi parlé de ses romans. Par exemple, pour son roman Le vent parle encore, qui raconte l’histoire d’autochtones déportés dans des pensionnats, il a dû faire des recherches auprès de sa famille, étant d’origine innue, et a recherché des témoignages d’agressions dans les pensionnats. Il a aussi partagé comment il fonctionne en écrivant : il sait déjà toute l’histoire avant d’écrire et il plonge dans les sentiments des personnages. Quand il ressent les émotions, il sait que ce qu’il écrit est bon. C’était aussi intéressant de l’entendre sur la littérature, qui, pour lui, touche les gens, leur procure des images, les fait voyager, etc. Monsieur Jean a aussi partagé qu’il trouve que le journalisme est extrêmement important, qu’il faut vérifier les sources de ce qu’on lit et que c’est la responsabilité des citoyens de s’informer sur ce qui se passe dans le monde.
Bref, la semaine de la presse est un événement captivant qui nous fait rencontrer des professionnels et qui nous éclaire sur le journalisme. Finalement, je crois que cet événement devrait revenir à chaque année.