(L’Assomption) Le 15 mars dernier, plus de 150 000 étudiants des cégeps et universités de la province étaient en grève afin de demander au gouvernement d’agir pour l’environnement. Le nombre de manifestants présents à Montréal ce jour-là est estimé à 30 000 personnes. Réaction du gouvernement Legault face à ce mouvement.
Francis Racette-Forget
15 mars, 13h30. Le coup d’envoi est lancé à la statue George-Étienne Carier au parc du Mont-Royal. Des dizaines de milliers de personnes marchent dans les rues en étant escortés par les policiers. La grande majorité des personnes présentes sont des étudiants, mais d’autres groupes se sont joints à eux, notamment la Confédération des Syndicats nationaux (CSN) et Québec Solidaire. Aucun incident à déclarer : la manifestation sur l’Île de Montréal était une des dizaines qui se déroulaient partout dans le monde dans le cadre d’un mouvement planétaire pour le climat qui a été initié par la Suédoise de 15 ans Greta Thunberg.
Aucun mouvement de la CAQ
Le ministre de l’Environnement Benoit Charrette s’est entretenu avec les représentants du collectif « La Planète s’invite » qui est le groupe ayant organisé les rassemblements étudiants dans toute la province. Ces derniers sont ressortis déçus de cette rencontre, avec le sentiment de ne pas avoir été écoutés par le gouvernement. Benoit Charrette a tout de même défendu les mesures présentées dans le budget de la CAQ : « Le budget contient des mesures comme aucun gouvernement n’en a eu auparavant en matière d’environnement ». Parmi les mesures prises, 434 millions de dollars ont été accordés à l’électrification des transports et 600 millions ont été placés afin d’aider les entreprises à prendre un virage vert. Les demandes du collectif n’ont pas été prévues dans le budget. Interrogé par Manon Massé à l’assemblée générale sur les trois demandes du collectif (établir un programme d’éducation relatif à l’environnement, adopter une loi climatique pour atteinte les cibles définies par le GIEC – le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat – et la demande d’un retrait des investissements en énergies fossiles de la part des institutions d’enseignements), François Legault s’est défendu en disant que des fonds pour des projets verts seront éventuellement disponibles. La pilule ne passe pas auprès du mouvement étudiant qui attend des promesses rapides et efficaces.
Regard vers l’avenir
Pour le collectif « La Planète s’invite », le message est clair : la manifestation du 15 mars n’était qu’un début. Déjà, d’autres événements sont planifiés par le collectif, notamment des manifestations devant le parlement ou des manifestations pendant toute la semaine du Jour de la Terre. Des regroupements sont faits dans les écoles pour mieux organiser le mouvement et les rencontres. Québec Solidaire a lancé son « Ultimatum 2020 », dans lequel le parti donne jusqu’en octobre 2020 au gouvernement Legault pour ajuster son budget en donnant davantage de fonds en matière d’environnement. Ce qui est sûr, c’est que nous n’avons pas fini d’entendre parler d’environnement et que les différents groupes semblent motivés. Comment la CAQ réagira-t-elle à ces rassemblements ? Seul l’histoire nous le dira.
***
Photo : Louis-Thomas Bouchard-Morin