Enregistré pour la première fois ensemble, le très talentueux Charles Richard-Hamelin ne fait qu’un avec l’illustre Orchestre symphonique de Montréal dans le but de présenter les concertos pour piano et orchestre du génie pianiste Franco-Polonais Frédéric Chopin. Deux œuvres remplies d’éclats que signait le jeune génie du haut de ses vingt ans
Album : Concerto pour piano Num. 1 & 2/ Chopin
Artiste : Charles Richard-Hamelin
Marc-Antoine Lapierre
Piano Concerto No.2 in F Minor, Op. 21: I. Maestoso
Charles Richard-Hamelin commence cet album avec brio. L’habilité avec laquelle il joue le premier morceau m’a sincèrement impressionné. Il a été juste dans l’interprétation de chacune des notes jouées et il a su rendre justice à cette composition qui est, pour moi, exceptionnelle. Certes, selon moi, il ne s’agit pas de la composition la plus émotionnelle, mais il a su livrer un produit final au-delà de mes attentes pour ce premier morceau sur l’album.
Piano Concerto No.2 in F Minor, Op. 21: II. Larghetto
Il enchaîne avec une autre composition qui est, ma foi, beaucoup plus intense. Cette fois-ci, il nous fournit une composition beaucoup plus émotionnelle. Il exploite avec une grande agilité la vitesse à laquelle les touches aiguës sont utilisées, ce qui fait en sorte de bel et bien nous plonger dans l’univers de Chopin. Par contre, je crois que la passion manquait lorsqu’il s’agissait d’exécuter des notes plus graves dans le milieu de la composition. Somme toute, la vitesse et surtout la justesse avec laquelle il joue cette composition très ardue me laisse, une fois de plus, complètement abasourdi.
Piano Concerto No.2 in F Minor, Op. 21: III. Allegro vivace
Ma composition préférée sur l’album, tout simplement brillant. De la composition jusqu’à l’orchestre, ce morceau est tout simplement réussi. Sans aucun doute la meilleure interprétation de cette composition que j’ai entendue. La passion et l’émotion y étaient sans nécessairement venir faire de l’ombre à ce morceau qui est superbe. De plus, lorsque joué, nous oublions que Chopin est mort et que ce n’est pas lui qui joue.
Piano Concerto No.1 in E Minor, Op.11 : I Allegro maestoso
Encore une fois très fidèle à son habitude, il nous donne une interprétation très juste et éclairée de la chose. Malgré la longueur de la composition, il réussit à nous donner envie de l’écouter et pour moi il s’agit du plus important lorsque nous avons affaire à un morceau qui dure vingt minutes en montant. Excellent piano sur l’intégralité du morceau.
Piano Concerto No.1 in E Minor, Op.11 : II. Romance. Larghetto
Mon second morceau favori sur l’album. Ici, nous retrouvons une composition absolument magnifique. Ce morceau m’est très précieux et je suis satisfait de ce que Charles Richard-Hamelin à accompli. Il a réussi à atteindre cette douceur mélodique et je dois dire que c’est tout à son honneur puisqu’il ne s’agit pas d’un morceau facile à interpréter avec justesse.
Piano Concerto No.1 in E Minor, Op.11 : III. Rondo. Vivace
Peut-être le morceau le moins captivant de l’album. Je trouve particulièrement que ce morceau manque de fougue et d’énergie. Il est très beau phonétiquement par sa sincérité, par contre, il ne m’inspire guère. Je le trouve très redondant et selon moi, ça vient un peu restreindre la performance du pianiste. En ce qui concerne le pianiste il est impossible de lui reprocher quoi que ce soit concernant sa performance, il est encore une fois, fidèle à lui-même, très talentueux et habile derrière le piano.
Nocturne No.20 in C-Sharp Minor, Op posth
Dommage que les choses se gâtent vers la fin. Le jusqu’ici très talentueux, Charles Richard-Hamelin termine ce somptueux album avec ma Nocturne favorite. Très décevant. L’interprétation est loin d’être médiocre et pour être franc, je crois qu’il a dû faire du mieux qu’il peut. J’imaginais juste qu’après un album brillant comme celui-ci, le pianiste allait nous offrir quelque chose de remarquable… Pour commencer, il y a un manque flagrant d’intensité dans les notes où il devrait y en avoir ce qui vient faire une combinaison assez douloureuse lorsque mélangé avec un manque d’émotion apparente. Maintenant, en ce qui concerne se mettre de l’emphase sur les bonnes notes, je crois qu’il aurait été intéressant pour lui de s’inspirer de l’interprétation de Grigory Sokolov, qui selon moi, possède la version la plus approfondie au niveau des notes de cette Nocturne. Maintenant pour traiter du manque d’émotions dans la représentation, peut-être aurait-il pu s’inspirer des interprétations de Claudio Aarau pour venir rajouter cette couche d’expérience émotionnelle par-dessus son interprétation. Claudio Arrau, connu comme étant le, sinon un des meilleurs pianistes à avoir repris Chopin dû à son interprétation unique et très émotionnelle. Autant dire que j’ai un goût amer en bouche.
Après une écoute complète de l’album je crois qu’il est vrai de dire qu’il s’agit d’un jeune home très talentueux. Pour être franc, lorsqu’il s’agit de Chopin, je suis très peu ouvert d’esprit en ce qui concerne les interprétations. Sokolov, Engerer et Arrau et c’est à peu près tout. Je suis très content de maintenant dire que j’ai rajouté Hamelin à cette liste. Excellent album.